Modèle économique dépassé, absence de mission de service public et échec de la politique de libéralisation des ondes... voici les principaux résultats d'une enquête sur la télévision marocaine.
La télévision marocaine n’est pas encore morte. Selon le
journaliste, Ghassan Wail El Karmouni, cette dernière serait en train d’agoniser.
Dans son enquête « la télévision marocaine à l’agonie » dans le
magazine « Economie Entreprise » du mois de juillet 2017, le journaliste évoque plusieurs éléments
importants à la compréhension de la nouvelle donne du paysage audiovisuel
marocain. Des scores à l’audience jusqu’au financement et au modèle économique
de la télévision marocaine, voici les 10 choses à savoir sur la télévision
marocaine en 2017.
- Pendant le mois de ramadan 2017, la chaîne Al Aoula de la Société Nationale de Radiodiffusion et de Télévision (SNRT) a enregistré un score qualifié du plus bas historiquement soit 6,4%.
- Selon les études d’audiométrie commanditées par la HACA, plus de la moitié des Marocains regardent les chaînes étrangères.
- Après 12 ans de libéralisation des ondes, la politique audiovisuelle publique sonne comme un véritable échec.
- Le modèle économique de la télévision publique marocaine doit être redéfini dans la mesure où la télévision subit des blocages politiques, la télévision étant considérée comme un outil de propagande étatique, mais aussi des blocages économiques dont la mesure où la télévision publique est en concurrence avec les projets privés.
- Aucune mention relative à la qualité des programmes ou à leurs objectifs ne figurent dans les appels d’offres des chaînes de télévision.
- La mission publique est absente. Les chaînes publiques ont délaissé les missions de service public à savoir informer et éduquer pour investir dans le divertissement.
- 11 ans après la définition d’une feuille de route validée par le roi Mohammed VI qui préconise la restructuration de 2M et de la SNRT en société Holding, rien n’a été fait.
- L’objectif de la restructuration en Holding devrait jouer un rôle moteur dans le processus de développement du secteur, de remédier aux insuffisances organisationnelles, managériales et d’assurer la mise à niveau souhaitée.
- Les quotas de production externes (30 à 40%) sont impossibles à réaliser. Ils déstabiliseraient financièrement les chaînes.
- La télévision marocaine capte 30% du marché publicitaire et c’est bien 2M qui se taille la part du lion avec plus de 60% des parts de marché.