Les médias marocains sont en plein changement. Nouveaux modèles économiques, nouvelles stratégies de développements, nouveaux formats, utilisations de technologies et des réseaux sociaux sont autant d’éléments qui confronte les médias (TV, radio ou presse écrite) à un nouveau paradigme. Mais qu'en ai t-il du rôle du journaliste ? Dans un monde où l'ubiquité médiatique fait rage, les journalistes sont-ils toujours conscients de leur importante dans cette chaîne de valeur ?
Les derniers événements au Maroc (viol collectif, inceste, agressions sexuels dans la rue) montrent que les journalistes marocains sont complètement perdus et déboussolés. Pris dans l'engrenage de la réactivité et de l’immédiat, nos journalistes ne font plus la part des choses. Ils n'ont pas le temps ni l'espace pour avoir assez de recul afin de creuser un sujet et encore moins identifier une problématique.
La plupart des journalistes marocains ne sont pas conscients de leur importance dans ce nouvel écosystème. Leur rôle ne peut plus être confiné à transmettre ou raconter une information de manière objective. Tout le monde est en mesure de le faire sur les réseaux sociaux. Et quelle est donc la valeur ajoutée du journaliste ? Dénicher une photo ou une vidéo pour illustrer une information ?
Le travail d'un journaliste est dur : physiquement, mentalement et moralement. Aujourd'hui, ce qui pose vraiment problème à nos journalistes, c'est tout d'abord le mental. Tenir tête à son rédacteur en chef ou son directeur de publication pour lui faire accepter un bon sujet. C'est aussi moral : ne pas raconter de rumeur et de mensonge, violer la vie privé et le droit à l'image d'une source.
Il y'a donc clairement une obligation de mener une profonde réflexion sur la manière avec laquelle on choisi et on forme nos journalistes. Les rôles et les missions que l'on leur inculque, mais aussi la marge de liberté, les moyens financiers et économiques que leur accorde. Il nous faut un débat national pour parler du rôle, celui d'un acteur de la société qui est en contact permanent avec la société, la société civile et le politique.